Pourquoi le travail flexible et à distance a mauvaise presse

Malgré les informations contraires, il y a peu à craindre - et beaucoup à gagner – avec cette nouvelle tendance : « Travaillez où que vous soyez ».

Les unes des journaux étaient inquiétantes :

« Méfiez-vous du côté obscur » du travail à distance.

De nombreux employés se sont demandé s'ils avaient été fous d’échanger leur bureau contre la liberté de travailler n'importe où, n'importe quand. Chez Jabra, nous préconisons avec passion cette nouvelle façon de travailler, à travers laquelle les organisations donnent à leurs employés une grande liberté pour travailler d’où ils le souhaitent. Récemment, nous avons même écrit plusieurs blogs à ce sujet (ici et ici).

« Chez Jabra, nous préconisons avec passion cette nouvelle façon de travailler, à travers laquelle les organisations donnent à leurs employés une grande liberté pour travailler d’où ils le souhaitent. »

J'ai ensuite lu ces articles et découvert que le côté obscur n’était en fait pas si sombre. Ces articles qui suscitent l'angoisse étaient basés sur un rapport de 73 pages de la Fondation européenne pour l'Amélioration des Conditions de Vie et de Travail (Eurofound). Mensfitness.com, Fox News et d'autres publications décrivaient très brièvement certaines parties de ce rapport.

Et, à leur crédit, ces articles citent également de nombreux avantages du travail nomade, y compris une autonomie accrue, une plus grande productivité, davantage de flexibilité, et des temps de trajet réduits.

Mais leur contenu principal - probablement pour attirer les clics – ciblait les failles de ce mode de travail, en particulier l’intrusion dans nos vies privées, l’augmentation de nos heures de travail et un plus grand niveau de stress.

De l’ombre à la lumière

Le plus gros inconvénient du travail à distance, selon les témoignages, est le mélange de la vie privée et de la vie professionnelle. Un article déclarait : « la façon dont la journée de travail peut déborder sur votre vie personnelle peut être un vrai problème ».

Bien sûr, travailler à distance signifie que les activités professionnelles peuvent s'infiltrer dans notre vie personnelle. Pourtant, les articles ne réalisent pas que la séparation entre le travail et la vie privée s'estompe depuis déjà des années. La technologie et la culture nous ont éloignés d’un équilibre travail/vie privée, en nous poussant vers un système hybride qui les mélange (dont nous avons discuté il y a peu de temps).

Les employés qui adoptent ce nouveau modèle hybride comprennent qu’il s’agit d’un compromis : ils seront peut-être amenés à étudier des rapports après le dîner ou répondre à un email après avoir couché les enfants, mais, en contrepartie, ils auront la possibilité de faire des courses, de répondre à des appels personnels et même de passer du temps sur Facebook pendant ce qui était autrefois considéré comme du temps de travail.

De plus, les articles font le constat suivant : les employés à distance ont tendance à effectuer plus d'heures que leurs collègues au bureau. Si cela est parfois vrai, le compromis est, encore une fois, la flexibilité et la liberté de choisir sa propre routine professionnelle.

Si en travaillant une heure de plus par jour du lundi au jeudi, j’ai la liberté de profiter du vendredi après-midi pour aller pêcher avec mon fils, c’est un choix que je ferai sans hésiter. Qui plus est, avec le virage culturel qui s’opère concernant ce mode de travail et la technologie qui permet de l’effectuer sans perdre de temps, faire plus d’heures n’est pas une obligation. C'est à nous, en tant que travailleurs, de fixer des limites raisonnables concernant nos horaires. Et finalement, c’est bien plus libérateur que contraignant.

Rendre le travail à distance moins stressant

Les unes des journaux les plus controversées sont sans doute celles qui indiquent que les employés à distance subissent des niveaux de stress plus élevés que leurs homologues au bureau. Mais une lecture attentive du rapport Eurofound montre que ces articles ont mélangé beaucoup de choses. Ils ne font pas de distinction entre les collaborateurs qui travaillent à domicile, et ceux qui sont extrêmement nomades, tels que les cadres et les directeurs des ventes.

En réalité, l'étude constate que les employés à domicile, dans la plupart des pays, déclarent ressentir moins de stress que les autres - soulignant même qu'en Belgique, entre autres, « les collaborateurs, peu importe d’où ils travaillent, ont convenu que travailler à distance réduit le stress, augmente la qualité de vie, facilite la gestion des tâches domestiques et, surtout, améliore l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée. » Le rapport Eurofound démontre aussi que si les salariés très nomades signalent des niveaux de stress élevés, c’est avant tout car leur travail est intrinsèquement plus stressant.

En fin de compte, le côté obscur du travail à distance ne l’est pas du tout. Conclusion : continuez à travailler sur le comptoir de votre cuisine, dans les cafés, sur les bancs de parc - et dans tous les autres endroits qui vous rendent plus productifs, à l’aise et épanouis.

_{Initialement publié dans CIO Appplication Europe}